La Croix L’Hebdo : Votre nom est connu de certains, pas de tous. En revanche, « Vous n’aurez pas ma haine », ce texte posté sur Facebook trois jours après la mort de votre femme au Bataclan, reste gravé dans toutes les mémoires. Comme si la postérité de votre parole dépassait, de loin, votre notoriété. Comment le vivez-vous ?

Antoine Leiris : Qu’on ait oublié mon nom ou ma tête, c’est très bien. Depuis 2015, j’ai continué ma vie. Les mots, eux, sont restés, c’est le principal. Ils vivent par eux-mêmes. Il n’est d’ailleurs pas si important de savoir qui les a prononcés. L’essentiel, c’est que chacun ait pu se les approprier.

Qu’ils aient été dits par un homme venant d’apprendre la mort de son épouse n’est pas anodin quand même !

A. L. : Oui, c’était sans doute inattendu de la part de quelqu’un d’aussi proche d’une victime mais je crois que cette parole faisait écho à ce que toute une partie de la population ressentait, ou avait en tête, sans forcément le verbaliser. Quelqu’un l’a fait. Voilà. Les mots sont restés et on a petit à petit oublié celui qui les avait prononcés en premier. C’est à la fois personne… et tout le monde.

Dans l’ouvrage que vous publiez ces jours-ci, La Vie, après, vous revenez sur les quatre années écoulées. Vous y évoquez vos failles, les étapes du deuil, la vie qui reprend ses droits mais aussi – on s’y attend moins – la paternité. Pourquoi ?

A. L. : Parce que l’apprentissage de la paternité n’a rien d’évident ! Je savais que je ne pourrais remplacer la maman de Melvil et, à défaut, je me suis mis en tête d’être un père parfait. Un père irréprochable. Ça a marché au départ : je faisais en sorte que tout soit bien réglé, en temps et en heure, que chaque chose soit à sa place, j’achetais les vêtements en avance, je faisais le ménage tous les jours, je déterminais des plages horaires précises pour tout. À force, les espaces de liberté ont fini par être très encadrés. La spontanéité a disparu.

J’en suis revenu, heureusement ! On a fini par retrouver notre vie… avec ce qu’elle a d’imparfait, d’approximatif. Je m’étais dit qu’il n’y aurait pas d’écran à la maison, qu’on ne mangerait que bio, que j’emmènerais mon fils toutes les semaines au musée… et non ! On est loin de ce que j’avais imaginé au départ mais, en vrai, je préfère cette vraie vie-là à celle du « personnage ».

Quel personnage ? Celui du père courage, à la fois inflexible face à la haine et tout occupé à protéger son fils du chaos du monde ?

A. L. : On peut le dire comme cela… Le déclic a eu lien après avoir assisté, fin 2017, à une représentation de la pièce adaptée de mon livre Vous n’aurez pas ma haine. En voyant sur scène ce père parfait, je me suis dit que cet homme-là était un personnage, que ce n’était pas moi. J’avais tenté de me conformer à cette image mais cela m’a mené droit dans l’impasse. À ce personnage l’exigence de la perfection, à moi l’approximatif, le presque, le pas-tout-à-fait. À moi, le vrai ! À partir de là, j’ai accepté d’être faillible… et de me pardonner. Beaucoup de parents en passent par-là, je crois.

Certes, sauf que dans votre cas s’ajoutent la perte de l’être aimé et l’exercice solitaire de la parentalité.

A. L. : C’est vrai. Le plus dur au quotidien, c’est de ne pas être rassuré quand je gronde un peu fort. C’est tellement réconfortant un conjoint qui vous épaule et vous dit : « Ne t’inquiète pas. Tu as bien fait. Il va pleurer un bon coup et ça va passer. »

Melvil a 5 ans aujourd’hui. Sait-il dans quel contexte sa mère a perdu la vie ?

A. L. : Non, à son âge, on est vraiment ailleurs. Et heureusement ! Je répondrai à ses questions quand il en aura. Ce sera un moment très douloureux, je le sais, mais j’y répondrai en toute transparence. Il n’en est pas là pour le moment. Il lui faut déjà intégrer l’idée même de mort. C’est extrêmement difficile pour un enfant.

L’autre jour, j’ai téléphoné à une amie ayant, elle aussi, perdu son conjoint. Comme elle conduisait, elle avait activé le haut-parleur dans la voiture. Lorsque son fils a entendu ma voix, il a spontanément demandé : « C’est papa ? » Il sait pourtant que son papa est décédé, mais intégrer l’idée qu’il ne reviendra jamais reste très délicat.

Après la mort de votre épouse, vous vous êtes séparé d’une partie de ses affaires. Pourquoi ?

A. L. : J’en ai gardé quelques-unes quand même ! Mais il est vrai que je me suis séparé de pas mal d’entre elles, au risque que mon fils m’en veuille plus tard peut-être. En fait, je ne voulais pas ériger d’autel et encore moins figer les choses. Je souhaite que Melvil construise sa propre histoire, qu’elle ne soit pas imposée par des objets qui figeraient sa maman ou la délimiteraient. L’idée, c’est de laisser vivre les choses, d’y apporter une part de fantasme, de laisser les souvenirs se superposer. De garder ces souvenirs vivants.

Votre fils est omniprésent dans votre discours, dans vos écrits aussi. Diriez-vous que c’est pour lui que vous avez tenu ?

A. L. : Je ne dirai jamais cela. Je m’interdis même de le penser ou de le ressentir. Je ne veux surtout pas lui imposer la responsabilité de m’avoir fait tenir car cela reviendrait à lui mettre un énorme poids sur les épaules. Il s’appropriera ce que j’ai écrit s’il le veut, comme il le veut. Mais je ne veux rien lui imposer. J’ai fait tout cela tout seul, pour avancer. Parce que c’est ma vie d’homme, c’est mon caractère.

Vous écriviez pourtant, quelques mois après les attentats de 2015, en évoquant Melvil, « son innocence est notre sursis ». Que vouliez-vous dire ?

A. L. : Il y a quelque chose d’absolu dans l’innocence enfantine. L’enfant nous oblige à aller au-delà de nous-mêmes, de nos faiblesses, de nos médiocrités, de nos petits intérêts. Il nous confère une responsabilité particulière : celle d’éveiller son innocence au monde dans ce qu’il peut avoir de terrible, mais aussi de plus beau.

Vous avez perdu votre mère en 2005 dans des circonstances terribles. Lorsque vous avez été à nouveau éprouvé en 2015, que saviez-vous du deuil, du manque, de la « vie après » ?

A. L. : On ne s’habitue jamais à la mort. Lorsqu’on a déjà rencontré le deuil en revanche, on devient peut-être un peu plus compagnon avec lui. C’était mon cas, je crois. Ça ne guérit de rien. Simplement, vous savez déjà certaines choses.

Lesquelles ?

A. L. : Que je ne serai plus jamais le même. Avec la mort de l’autre, une partie de soi disparaît. On ne retrouve jamais sa vie d’avant. Il faut inventer un nouveau territoire, redessiner ses frontières.

L’expression « faire son deuil » fait parfois l’objet de vives critiques. Certains y voient une forme d’impératif, d’autres quelque chose de très normatif. Est-ce votre cas ?

A. L. : Pas forcément. C’est une expression qui a les qualités de ses défauts : elle est floue, large et un peu galvaudée, mais permet à chacun d’y mettre ce qu’il veut. On peut vivre ce deuil à sa façon, à son rythme, le partager ou non. En revanche, je n’aime pas du tout l’expression « travail de deuil ». Elle donne le sentiment de devoir travailler pour obtenir un résultat. Comme si on pouvait déclarer à un moment donné : « J’ai bien travaillé, j’ai fait mon deuil ! Ouf ! » On a presque le sentiment qu’il y a un diplôme au bout.

Avez-vous cherché l’appui dans la foi ?

A. L. : C’est compliqué… (soupirs). Sur la question de l’au-delà, je suis plutôt rationnel. Mais je ressens profondément le besoin de donner du sens aux quelques années que nous passons sur terre. En cela, il y a chez moi quelque chose de mystique, une forme de spiritualité. La religion, ce n’est pas mon chemin. Ou pas encore. Ou jamais ! Je ne sais pas. Mais je peux comprendre que pour se dépasser soi-même, pour accéder à une autre dimension, on passe par le prisme de la religion. Je le comprends d’autant mieux que j’ai le souvenir, enfant, d’avoir été scolarisé deux ans dans un collège privé et d’y avoir entendu à la messe des choses m’ayant vraiment interpellé.

Après Vous n’aurez pas ma haine, j’ai d’ailleurs reçu autant de messages de croyants que de non-croyants. Tous se reconnaissaient dans ces mots. Preuve qu’il peut y avoir un point de rencontre…

Lequel ?

A. L. : Tous se retrouvent, je crois, autour de la notion de dignité.

Quand on relit aujourd’hui votre texte sur Facebook, on reste interdit devant votre hauteur de vue trois jours seulement après l’attentat. Avec le recul, vous l’expliquez-vous vous-même ?

A. L. : Il y avait quelque chose de très instinctif. C’était mon état d’esprit à ce moment-là. J’ai ressenti le besoin de le déposer quelque part et de dire aux autres : « J’en suis là. Voilà le chemin que je prends. »

Et vous l’avez « déposé » sur Facebook…

A. L. : Oui.

Vous n’y avez plus rien posté depuis.

A. L. : Les réseaux sociaux, ce n’est pas mon truc. Je m’y suis mis il y a quelques années parce que tout le monde me répétait que c’était incontournable pour un journaliste. Mais, je n’y arrive pas. Je songe d’ailleurs à fermer mon compte. J’attends, pour cela, d’avoir répondu à tout le monde. Ce que je n’ai toujours pas fait…

Est-ce difficile, au quotidien, d’être à la hauteur d’un tel texte ?

A. L. : Je ne pense pas en ces termes. Les gens se le sont approprié, il a été joué au théâtre, des élèves l’ont étudié au collège. Il vit par lui-même désormais. Quant à moi, je ne me pose pas la question de savoir si j’en suis à la hauteur, ce serait me mettre une pression phénoménale ! Ça reviendrait à me juger moi-même. Non… Ce serait de la folie !

Vous est-il arrivé, par moments, d’être rattrapé par la haine ?

A. L. : Je ne suis pas un être de sang-froid. Il m’arrive, comme tout le monde, de voyager dans les limbes de mes émotions et, parfois, de m’y perdre un peu. Mais je ne m’y arrête pas.

Dans un documentaire consacré aux victimes de terrorisme, diffusé en 2016, vous répondez à un homme expliquant ne pas être dans le même état d’esprit que vous : « Il ne faut pas s’excuser d’avoir de la haine. » Pourquoi cette réponse ?

A. L. : Je me suis ouvert un chemin pour moi-même, mais je n’ai jamais pensé que c’était la seule réaction qui vaille. Vous n’aurez pas ma haine n’est pas une injonction. Je ne prétends pas être dans le vrai. C’est mon chemin, mais il en existe d’autres. Chacun prend celui qu’il peut. Certains cherchent la vérité, d’autres sont en colère… Ne pas avoir la haine et être en colère ne s’excluent d’ailleurs pas. De même que ne pas avoir la haine ne signifie pas pardonner. Pardonner, je ne peux pas.

Sur Facebook, vous vous étiez adressé aux terroristes en leur assénant ne pas avoir « de temps à (leur) consacrer ». Aujourd’hui encore, vous ne les évoquez quasiment jamais. C’en est presque étonnant…

A. L. :Ce n’est pas un geste, ni une posture de ma part. Simplement, la question qui m’importe, c’est de savoir comment mon fils et moi nous faisons famille désormais. Comment on s’ouvre aux autres, comment on se préserve, comment on avance. Le reste…

Au lendemain de l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, vous décriviez les terroristes comme « des êtres sans peur face à la mort » et vous ajoutiez « pour ne pas craindre la mort, il faut trembler de peur devant la vie ». Que redoutent-ils tant dans cette vie ?

A. L. : Que d’autres voient le monde différemment. Voir la réalité à travers le regard de l’autre, accepter la coexistence de différentes visions sans considérer que cela disqualifie forcément la vôtre, voilà ce qu’ils ne comprennent pas. Ce n’est d’ailleurs simple pour personne. À mes yeux, c’est toute la force de l’art que de nous permettre de transcender cela.

Qu’est-ce qui, dans votre trajectoire, vous a ouvert à la différence ?

J’ai une sorte de double culture. Jeune, j’étais passionné par la politique, les idéologies, la géopolitique. Je m’en suis ensuite un peu détaché pour envisager le monde à travers le regard des artistes. Ces deux dimensions continuent de cohabiter en moi aujourd’hui, ce qui me permet d’envisager une même réalité sous des prismes différents.

Comment vous avez vécu, en tant que citoyen, les polémiques à répétition sur le sort à réserver aux djihadistes ? Comment avez-vous appréhendé les débats autour du fait de savoir s’il fallait ou non les rapatrier en France, leur faire encourir la peine de mort en Irak ?

A. L. : Je m’évite d’avoir un point de vue sur la question. Je suis très mal placé pour avoir un avis intelligent là-dessus.

Vous vous évitez d’avoir un point de vue ou vous évitez de le dire ?

A. L. : Je m’évite de m’en formuler un… Je n’ai pas de conviction éclairée, ni vraiment étayée. Il y a trop d’émotions. Je pense d’ailleurs qu’il n’est pas sain d’interroger une victime sur la peine à infliger à celui qui l’a touchée. Nous avons besoin de réflexions profondes, de réflexions capables d’élever notre conscience collective et je ne pense pas être en mesure, du fait de mon statut, d’y contribuer. C’est tout.

Certaines victimes vivent douloureusement le fait qu’on les incite à tourner la page, à reprendre le cours de leur vie. Avez-vous ressenti cela ?

A. L. : Non, pas vraiment. Mais, par-delà mon cas personnel, il est sûr qu’on vit dans une société ne laissant pas la possibilité de dire qu’on n’y arrive pas, qu’on est fatigué, qu’on ne s’en sort pas. Au lieu de dire à celui qui souffre : « Comment puis-je t’aider ? », on lui lance : « Fais-toi soigner ! » C’est effrayant.

Quelques mois après les attentats de 2015, n’étiez-vous pas vous-même dans l’injonction en déclarant : « Nous avons des droits : trébucher, tomber, ne pas vouloir se relever mais nous avons aussi un devoir : vivre. Vivre parce qu’il le faut. » Le rediriez-vous de la même manière aujourd’hui ?

A. L. : Certainement pas de la même manière, non ! J’allais très mal à l’époque et je ressentais clairement le besoin de me raccrocher à quelque chose. Je me répétais : « C’est important de continuer, c’est juste, c’est bien. » Cela faisait partie des petites piqûres pour m’aider à tenir. Je ne vois plus les choses ainsi aujourd’hui. J’ai moins besoin de ce genre de piqûre pour avoir envie de vivre.

Cette vie est courte, je sais où elle mène, ça ne m’angoisse pas. Entre-temps, autant la vivre pleinement. Ayons des joies, du plaisir, de la profondeur, des nourritures intellectuelles. Je ne suis pas un jouisseur, plutôt un épicurien. L’idée n’est pas d’accumuler les plaisirs, mais de savoir les goûter quand ils sont là. Il s’agit, au fond, d’habiter notre existence.

Que peut-on vous souhaiter ?

A. L. : Écrire, écrire, écrire.

Pourquoi l’écriture ?

A. L. : Parce que c’est la chose la plus excitante, la plus dure, celle qui vous martyrise en même temps qu’une jouissance comme aucune autre. Créer un monde, devant son clavier, c’est quand même merveilleux. En même temps, quel combat !

Un combat, carrément ?

A. L. : On se bat tous avec l’écriture, non ? Ceux qui entretiennent un rapport apaisé avec elle sont arrivés à un stade de sagesse assez impressionnant… Après, j’ai compris aujourd’hui qu’il fallait parfois accepter la supériorité du réel sans vouloir coûte que coûte le capturer pour le mettre en mots. Certains écrits ne pourront jamais être aussi beaux que la réalité. À l’inverse, il arrive parfois que la littérature dépasse le réel. Il faut accepter que le réel et l’écrit coexistent, chacun avec leur force.

Vous évoquiez, tout à l’heure, votre goût pour la chose politique. Est-ce ce qui vous a convaincu d’accepter d’être « la plume » d’Anne Hidalgo ?

A. L. : Certainement. Je ne devais pas être aussi vacciné que je le croyais de la politique et de l’actualité ! Je trouve passionnant ce travail de verbalisation qui, in fine, donne de la réalité aux choses. La politique devient réelle quand elle est dite, quand elle est racontée. Il y a quelque chose de passionnant dans cette mise en mots.

Dans La Vie, après, vous évoquez le fait de tomber à nouveau amoureux et revenez sur la difficulté qu’il y a à assumer ce sentiment.

A. L. : Oui… Il est aussi très difficile d’apprendre à aimer différemment. On tente, spontanément, de calquer ce qu’on a vécu dans le passé alors qu’on ne revivra jamais la même chose. Il faut se faire à l’idée de recréer autre chose.

Un « après » heureux, c’est possible ?

A. L. : J’espère bien ! Même si, personnellement, je suis assez réservé sur le concept de bonheur. Il y a quelque chose de trop définitif dans ce terme. Et puis son spectre est tellement large… La question, c’est plutôt de savoir si l’on peut être joyeux. Et la réponse est oui ! Et à plein de moments ! Est-ce qu’on peut s’éclater comme des dingues ? Oui ! Est-ce qu’on a le droit de pleurer, et de se dire que ce n’est pas si grave ? Oui ! Est-ce qu’on a le droit de tomber, de se relever, d’avoir trop bu, d’être fatigué ? Oui ! Est-ce qu’on a le droit de juste vivre ? Oui ! Heureux ? Je ne sais pas… mais vivant, oui !

Vous avez toujours pensé que le bonheur était « trop large » pour vous ?

A. L. : Oui, et bien avant 2015 déjà. Je suis chiant, je sais !

Pourquoi dites-vous ça ?

A. L. : Mais parce qu’on a juste envie de constater qu’on est heureux, non ? Et moi, je suis là : « Euh, attends, le concept de bonheur me semble un peu trop large. » C’est comme si, malgré les joies qui s’offrent à moi, je mégotais sur un détail…

C’est une forme d’honnêteté, de lucidité, non ?

A. L. : Ouais… Peut-être.

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Ses dates

21 mai 1981. Naissance au Chesnay (Yvelines).

De 2011 à 2014. Il est chroniqueur culturel pour la radio France Info.

Juin 2014. Naissance de son fils, Melvil.

13 novembre 2015. Son épouse meurt lors de l’attentat du Bataclan.

16 novembre 2015. Antoine Leiris poste un court texte sur Facebook intitulé « Vous n’aurez pas ma haine » et publiera, six mois plus tard, un livre reprenant ce même titre, dans lequel il conte les douze premiers jours « d’une vie à trois qu’il faut poursuivre à deux ».

13 novembre 2016. Diffusion du documentaire Vous n’aurez pas ma haine, dans lequel il tend son micro à des rescapés du terrorisme, des proches de victimes, des blessés en convalescence.

Septembre 2018. Anne Hidalgo, la maire de Paris, le recrute au poste de « plume officielle ».

17 octobre 2019. Il publie La Vie, après.

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Son lieu. Le jardin du Musée de la vie romantique

C’est un endroit à part dans Paris, hors du temps et du bruit de la ville. On peut s’y asseoir pour un thé ou un café, des petites souris grises parcourent le lierre, qui s’est accroché au mur, en face de la maison où Eugène Delacroix, George Sand et Frédéric Chopin avaient leurs habitudes. On croit entendre le piano résonner. On a envie d’être écrivain.

Sa chanson. Little Wing

Cette chanson de Jimi Hendrix occupe une place à part dans ma vie. Avec son rythme très lent et son texte puissant, elle va chercher des endroits masqués en moi, des endroits noirs. Et en même temps, sa mélodie m’emporte. C’est un mélange de sentiments comme seul le rock’n’roll le permet…