La Maison Blanche a ordonné ce lundi aux agences fédérales du pays de ne plus utiliser TikTok. Elles devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos sous 30 jours, a ordonné lundi le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB). Cette décision a été prise en application d'une loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.
Détenue par l’entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains qui considèrent l’application comme une menace à la sécurité nationale. Plus largement, les occidentaux craignent que le régime de Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier.
Une peur en partie fondée. TikTok a reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens. En décembre, l'entreprise a aussi admis que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
L'Europe a lancé la vague d'interdiction
Quelques heures avant, le gouvernement canadien a annoncé qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant aussi « un niveau de risque inacceptable », pour la vie privée et la sécurité. « Sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone », a expliqué la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier, précisant dans un communiqué qu'elle avait été prise « à titre préventif ». « Nous n'avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis », a-t-elle toutefois précisé.
Cette interdiction au Canada survient elle même quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour « protéger » l'institution. Effet domino.